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296 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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L'entrepreneur trouvait son compte à faire preuve d'activité et de bonne administration. En somme, l'État y gagnait de toute façon.
Nous avons vu plus haut que les meilleurs artistes du temps étaient appelés à fournir des modèles.aux ateliers naissants. C'était encore une dépense très considérable que le roi prenait à sa charge.
Les tapissiers flamands ne furent pas tout d'abord installés dans cette maison des anciens teinturiers parisiens dont ils devaient immortaliser le nom. Avant de se fixer au faubourg Saint-Marcel, ils occupèrent un moment les dépendances de l'hôtel des Tournelles. Un projet trop grandiose pour être suivi d'exécution consistait à réunir autour de la place Royale, récemment créée, toutes les nouvelles manufactures.
Enfin on se décida pour les bords de la Bièvre et pour le voisinage de l'importante teinturerie créée par la famille Gobelin vers la fin du xvc siècle. Dès 1603, un chroniqueur contemporain trouve les tapissiers flamands établis au faubourg Saint-Marcel et donne de grands éloges à la perfection de leurs produits.
Malgré les obstacles incessants que l'état des finances opposait à ses projets, le roi en était venu à ses fins. Il songeait même à assurer à ses tapissiers, en développant dans le midi de la France la plantation du mûrier et l'élève du bombyx de la soie, les matières premières indispensables, quand des difficultés imprévues surgirent et faillirent un moment tout compromettre. Les magistrats municipaux de Paris montraient cles dispositions peu favorables aux étrangers. Ils élevèrent objections sur objections et différèrent tant qu'ils purent l'enregistrement des lettres royales, ll fallut bien se soumettre, en fin de compte; mais ils le firent en protestant, et en exigeant que le nouvel établissement marquât toutes ses productions d'une lieur de lis suivie de la première lettre du nom de Paris. Us ne purent s'empêcher, en cédant, de constater que la tapisserie de haute lice, « qui a cy devant fleury en ceste dicte ville, et délaissée et discontinuée depuis quelques années, est beaucoup plus précieuse et meilleure que celle de la Marche dont ils usent aux Pays-Bas, qui est celle que l'on veult establir.■ » Les nouveaux venus travaillaient donc surtout en basse lice, tandis que jusque-là les tapissiers parisiens n'employaient que le procédé de la haute lice. Le détail a une importance capitale.
Voici donc les tapissiers flamands installés au faubourg Saint-
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